Neandertal revit au Washington Muséum.


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Les crânes d’un homme de Cro-Magnon (D) et d’un homme de Neandertal (G) sont exposés au Musée d’histoire naturelle de Washington le 17 mars 2010


Le Musée d’histoire naturelle de Washington fête son centenaire avec une exposition spectaculaire sur les origines de l’homme, où nos ancêtres semblent revivre sous la forme de visages en silicone d’un réalisme saisissant.
« Cette exposition parle de vous et moi, de ce que nous sommes en tant qu’espèce », affirme son créateur Richard Potts, paléoanthropologue au Musée d’histoire naturelle, posant devant le bronze réaliste d’un Homo Sapiens qui lui tend un bout de viande.
Cette nouvelle exposition permanente, d’un coût de 20,7 millions de dollars, invite le visiteur « à se rapprocher personnellement » de ses ancêtres « devant les preuves que l’espèce humaine a évolué sur des millions d’années », a expliqué le directeur Cristian Samper, lors de l’inauguration mercredi.
Les visiteurs peuvent ainsi croiser le regard humain des visages en silicone reconstitués des Homos Erectus et autres Australopithèques qui ont peuplé la planète au cours des millénaires. Une cabine photomaton transforme à volonté les traits du visiteur curieux en Hobbit ou Cro-Magnon, un souvenir qu’il peut sur place s’envoyer par courriel.
Parmi quelque 300 objets dont 76 moulages de crânes, figurent en bonne place deux prestigieux invités: les crânes des hommes de Cro-Magnon et de Neandertal prêtés pour trois mois par le Musée de l’homme de Paris.
« C’est un grand honneur de présenter les crânes du Musée de l’homme. Ce sont quelques-uns des crânes fossilisés les plus connus du monde et c’est la première fois qu’ils sont exposés aux Etats-Unis », s’est félicité Richard Potts devant les restes de l’homme de Cro-Magnon datant d’il y a 27.000 ans et découverts en Dordogne (sud-ouest de la France) en 1868, à peine dix ans après la publication du traité de « L’Origine des Espèces » de Charles Darwin.
A ses côtés, repose aussi le crâne d’un homme de Neandertal, plus ancien, mis au jour dans la même région en 1909.
C’est à la même époque, en 1910, que s’est ouvert le Musée d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution sur l’esplanade du Mall de la capitale américaine. « Cela montre le chemin parcouru au cours des 100 dernières années » en paléontologie, a souligné Cristian Samper. « Il y a 100 ans, les spécimens fossilisés découverts étaient rares, peut-être une douzaine. Il y en a plus de 6.000 aujourd’hui » dans le monde, du squelette complet aux dents isolées, a-t-il noté.
« Nous sommes envahis par les preuves de l’évolution de l’homme sur des millions d’années face à un environnement changeant », martèle Richard Potts, alors qu’aux Etats-Unis, la doctrine « créationniste » selon laquelle l’univers est né de la main de Dieu en une semaine a ses adeptes.
Pour le responsable français des collections d’anthropologie du Musée de l’homme à Paris, les reliques des hominidés du village des Eyzies-de-Tayac « relèvent considérablement l’intérêt de cette exposition. Ce sont vraiment des spécimens originaux que l’on rencontre comme des personnes ». « Ils ont réellement vécu et ils sont morts », souligne Alain Froment, plein d’émotion.
Alors que le musée parisien est actuellement en travaux, l’anthropologue français concède que le Musée de l’homme pourrait bien s’inspirer pour sa réfection de « la mise en scène monumentale et des reconstitutions spectaculaires » du musée américain.
Par Virginie MONTET WASHINGTON (AFP)

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